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Une nouvelle géonumérisation du Monde est en marche, opérée par des systèmes opaques qui ignorent l'absence de données et réactualisent ainsi la notion de blanc des cartes.
"Une géographie de ces ignorances géonumériques permet, par exemple en Amazonie, de révéler, une fois de plus, l’omission des savoirs autochtones jugés incompatibles avec les métriques occidentales[6]. La fracture numérique est donc aussi informationnelle et culturelle, prendre au sérieux l’inégale géonumérisation du Monde, en révélant les blancs des cartes contemporaines, apparaît alors comme un enjeu de justice spatiale.
En effet, alors qu’une « Googlearchie[7] » tend à s’imposer à nous, s’interroger sur ce que les algorithmes font à notre Monde, en explorant la géographie des restes non retranscrits en langage binaire, permet d’envisager la fracture numérique sous l’angle des données. En prolongeant la proposition de Nancy Fraser de faire de la reconnaissance un principe clé de justice spatiale[8], la mise en évidence de l’inégale géonumérisation du Monde peut inciter à mettre au centre des débats, scientifiques et politiques, la question de l’équité informationnelle des territoires"