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TRIBUNE. L’économiste Christophe Ramaux considère, dans une tribune au « Monde », que la hausse des taux d’intérêt constitue l’instrument d’une baisse des salaires destinée à maintenir les profits des investisseurs.
Le gouvernement français a déployé des dispositifs qui soutiennent certes le revenu des ménages, mais en lieu et place de la hausse des salaires. Il a freiné des quatre fers pour ne pas taxer les superprofits faramineux (plus de 50 milliards d’euros en 2022) engrangés par quelques entreprises de l’énergie et du transport maritime, de pures rentes ne récompensant aucune innovation. Il veut accroître un peu plus les cadeaux fiscaux aveugles aux entreprises (avec la suppression planifiée de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, qui bénéficiera d’abord aux grandes entreprises) et aux plus aisés (avec la réduction des impôts sur les donations et les successions). Il creuse ainsi les déficits publics pour mieux arguer – c’est la vieille stratégie reaganienne consistant à « affamer la bête » – qu’il importe de réduire la générosité des prestations sociales, retraites en tête."